Allez, on est sympa, on vous prend par la main pour explorer la programmation des 3 Éléphants qui, comme d’habitude, fourmille en noms inconnus et promesses à découvrir. Entre immanquables, artistes à suivre et régionaux de l’étape, le top de la rédac’ Tranzistor !
À ne pas louper !
On commence par les valeurs sûres. Ceux qu’il ne faut louper sous aucun prétexte, même fallacieux (oui, boire un coup avec des potes que vous n’avez pas vu depuis trois ans est un prétexte fallacieux). On sera au rendez-vous vendredi soir au Patio pour le concert de Badbadnotgood. En quelques années et albums (dont un avec Gosthface Killah du Wu Tan Clan), ce jeune trio canadien a fait exploser les cloisons parfois poussiéreuses du jazz. Ces trois-là groovent à mort, jouent comme des dieux et se permettent tous, sans complexe.
À voir aussi le vendredi soir dans l’Arène, le beatmaker caennais Superpoze. La sortie de son premier album a déclenché un concert de louanges. La presse musicale et les blogs crient au génie ! Si l’on reste un chouïa plus mitigé, on attend tout de même impatiemment son live, avec en mémoire le beau concert que le Normand avait donné il y a deux ans au 6par4. Le mec joue (vraiment) live et on ne s’ennuie jamais à le regarder virevolter entre ses claviers, machines et laptops.
Le lendemain, on ne boudera pas notre plaisir de découvrir Ibeyi sur scène. Le premier album de ce duo très précoce (les deux frangines ont la vingtaine à peine) est impeccable de bout en bout : voix superbes, équilibre étonnant entre inspirations traditionnelles et productions électroniques hyper actuelles et une poignée de chansons imparables, sonnant déjà comme des classiques.
Immanquables aussi les Belges de Balthazar. Leurs deux premiers albums les classent dans le haut du panier de la pop à guitares mondiale. Sens mélodique évident, arrangements subtils et singuliers, lignes de basse en étendard, le quintet a la classe internationale et rabiboche avec le rock’n’pop les fatigués du genre. Si l’on est un tout petit peu moins convaincu par leur nouvel album, Thin Walls, on ne manquera toutefois pour rien au monde leur passage dans nos contrées.
À suivre
C’est d’abord pour ces artistes « découvertes » qu’on vient aux 3 F, qui n’aiment rien tant que dénicher des petites perles avant tout le monde, pour nous les servir en avant-première. À pister donc lors de cette nouvelle édition : le duo Milan et son post-rock dub sombre et enfumé, l’électro internationaliste de Alo Wala (sorte de petite soeur de M.I.A, beats du ghetto, motifs ethniques et leggings en lamé…), le rock tordu et canadien (les Canadiens s’y connaissent en matière de rock tordu) de Ought, précédé d’une très flatteuse réputation scénique…
On suivra aussi d’une oreille curieuse le très encensé Shamir, découverte de la précédente édition des Transmusicales, qui en terme de découverte, justement, se placent là…
Puis on terminera notre samedi soir sur le dancefloor avec l’Italien Godblesscomputer qui mixe avec classe dubstep, techno et drum’n’bass. Minimal, sobre, essentiel.
Le dimanche après-midi, les fans de world music, pas vraiment à la fête aux 3 F, pourront se consoler avec le concert de Alsarah & the Nubatones, petit trésor tout droit sorti du désert de Nubie : chant ensorcelant serti sur un écrin entremêlant rythmiques d’Afrique de l’est, influences orientales et mélopées arabes.
À guetter également, dans la catégorie « concerts prometteurs » : le post-rock stratosphérique et délicat des excellents Fragments, la Rennaise Laëtitia Sheriff, le Nantais Gratuit, Agua Roja, Black Lilys…
Régional de l’étape
Depuis quelques éditions, les 3 Éléphants accordent aussi une place de choix aux musiciens du 5.3. On passe vite sur le cas Ptit Fat, invité régulier du festival (et dont on vous recommande grandement les mixs savants) pour évoquer le concert de Throw me off the bridge, qui ouvrira la soirée de vendredi. Aujourd’hui accompagné d’un groupe, l’ex-cowboy solitaire Quentin Sauvé continue d’arpenter les paysages d’une folk music sensible et écorchée, désormais zébrée d’éclairs électriques, de roulements de tambour et de basses grondantes.
On pourra retrouver le bonhomme le lendemain, mais dans sa version Mister Hyde, au sein du trio Birds in row. Entre deux tournées à travers le monde, nos trois furieux, signés sur le label américain Deathwish, référence du genre en matière de post-hardcore, reviennent jouer à la maison, pour un concert dont le lieu sera tenu secret jusqu’au dernier moment (plus d’infos ici).
Enfin, pas d’excuse si vous ratez Touttim. Le trio lavallois se produira deux fois à l’Avant-Scène samedi et dimanche. Hantées par les fantômes de Ferré, Gainsbourg ou Bashung, leurs chansons se jouent des mots avec brio, racontent des histoires, souvent drôles, parfois graves, toujours théâtrales.
Les tops de la rédaction :
Rémi : Badbadnotgood, Ibeyi, Alsarah & the Nubatones, Touttim
Adrien : Throw Me Off The Bridge, Christine & the Queens, Ibeyi, Birds in row
YLB : Jessica 93, Throw me off the bridge, Laetitia Shériff, Shamir, Ought
Antoine : Throw me off the bridge, Gratuit, Badbadnotgood, Ought, Little Simz, Birds in row
Romain : Laetitia Sheriff, Birds in row, Superpoze, Fragments, Agua Roja
Nico Bir : Jessica 93, Ought, Throw me off the bridge, Birds in row, Badbadnotgood
Timothée : Ought, Badbadnotgood, Throw me off the bridge, Balthazar, Superpoze
François : Ought, Birds in row, Baston, Throw me off the bridge, Balthazar
Manue : Balthazar, Fragments, Throw me off the bridge, Shamir, Birds in row
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