Pouvions-nous imaginer un invité plus indiqué en cette période si particulière ? Les prises de conscience que suscite la crise du Covid-19 – cette nécessité de revenir à l’essentiel, de prendre le temps, de réfléchir à nos priorités… – sont autant de questionnements qui traversent les albums signés par Alexis Horellou et Delphine Le Lay. Rencontre avec un artiste-activiste, dessinateur, peintre, illustrateur mais aussi organisateur du festival Rustine, responsable de la galerie La Maison bleue à Craon…
À l’âge de 7 ans, le jeune Alexis Horellou reçoit en cadeau de ses parents un disque de Chuck Berry et des Rolling Stones. Son attirance pour le rock’n’roll ne le lâchera plus (confère la playliste électrisante qu’il a concocté pour cette émission). Très tôt, il se passionne aussi pour le dessin, et à 14 ans, après un stage chez son oncle François Dermaut, dessinateur notamment de la célèbre série BD Les chemins de Malefosse, Alexis comprend que sa voie est là : dessiner et raconter des histoires.
Après des études inachevées à l’école des Beaux-arts d’Angoulême, le jeune homme, natif de Pau, navigue entre Bordeaux, Albi, Toulouse…, bosse pour une galerie dédiée à la BD alternative, organise des concerts dans des catacombes, monte un fanzine, et auto-édite en 2004 sa première BD, Faits d’hiver. En 2007 à Bruxelles, il rencontre Delphine Le Lay, sa future compagne et scénariste attitrée. Ensemble, depuis 2010, ils construisent une œuvre cohérente, mêlant fiction et réel, questionnant, à chaque nouvel album, les mêmes questions d’une manière différente: le vivre-ensemble, la solidarité, l’écologie, l’auto-détermination, la sobriété, la non-consommation…
Son engagement, le couple ne fait pas que l’afficher dans ses histoires dessinées, il l’applique au quotidien, dans ses actions (création de la revue Juke Box, organisation de festival, d’expositions, de concerts, etc.) et dans ses choix de vie, de consommation, de déplacement, etc.
D’abord attiré par le couleur (dans le dernier album du duo, Lucien et les mystérieux phénomènes, destinée à la jeunesse, les couleurs explosent, vives et chaudes), peintre autant que bédéiste, Alexis Horellou travaille autant qu’il peut à la main, variant à chaque projet les techniques et outils. « J’aime le bruit du crayon sur le papier. La dimension physique et artisanale du dessin… » Jamais l’auteur, qui a installé son atelier dans le garage de la maison familiale à Niafles, ne privilégiera les outils numériques pour des questions de productivité. Ce qui compte avant tout, c’est l’œuvre.
Alexis Horellou
Tranzistor l'émission 99
Le 24 avril 2020
Podcast: Play in new window | Download
Subscribe: Apple Podcasts | RSS
1- Hint – Dys-
à lire aussi
Partager sur les réseaux sociaux