Danseuse, chorégraphe, prof et intervenante pour le conservatoire de Laval agglo, Laëtitia DAVY s’accomplit dans de multiples projets associant danse et handicap.
« Plonger au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau », écrivait Baudelaire. Le monde du handicap, Laëtitia Davy le connait de près. « Mes parents étaient très engagés dans ce milieu. J’ai par ailleurs un cousin porteur de la trisomie 21. » Cependant, depuis longtemps une question l’intriguait : comment danse-t-on quand notre corps nous contraint, que nos perceptions psychiques et physiques sont différentes de ce qui est considéré comme la norme ? Et de quelle manière cela bouscule les codes d’un art auquel sont associés des corps performants et parfaits ? En 2007, lors d’une première intervention auprès de personnes en situation de handicap, elle prend la mesure du potentiel créatif offert par l’exploration de ces mondes inconnus, qui renouvelle son approche de la danse.
Après cette séance décisive, elle se forme pendant 2 ans. De cet apprentissage, la trentenaire retiendra surtout qu’elle doit d’abord regarder chacun comme un danseur. « Je suis artiste, pas thérapeute. Je tiens bien sûr compte des capacités de chacun, tout en tâchant d’oublier les limites que posent le handicap. Les chemins artistiques conduisent souvent à des résultats que le corps médical jugeait impossibles ».
Après cette séance décisive, elle se forme pendant 2 ans. De cet apprentissage, la trentenaire retiendra surtout qu’elle doit d’abord regarder chacun comme un danseur. « Je suis artiste, pas thérapeute. Je tiens bien sûr compte des capacités de chacun, tout en tâchant d’oublier les limites que posent le handicap. Les chemins artistiques conduisent souvent à des résultats que le corps médical jugeait impossibles ».
D’abord avec son association, Danse handicap, puis sous l’égide du conservatoire de Laval agglo qu’elle intègre en 2010, Laetitia intervient au sein de nombreuses structures : IME, foyers, services psychiatriques ou de rééducation à l’hôpital…
Depuis 4 ans, elle collabore aussi, en tant que chorégraphe, avec la compagnie Portraits, qui réunit treize artistes atteints de déficiences intellectuelles, accueillis dans plusieurs ESAT du Maine-et-Loire. Volume de répétition conséquent, interprètes pratiquant la danse depuis leur enfance et rémunérés pour leur participation à ce projet… L’entreprise est ambitieuse et « l’aventure humaine très forte ». La compagnie vient de créer un nouveau spectacle, autour d’Antigone, qu’elle espère jouer dans les théâtres. Des scènes où les artistes en situation de handicap sont encore très majoritairement invisibles.
À voir : Sur les traces d’Antigone ou l’acte d’exister, 16 novembre (20h30), 17 novembre (18h30) et 18 novembre (20h30) à La Grande Surface à Laval. Tarifs : 10€ /6€ (- 12 ans).
Réservation ici.
Article paru dans le dossier « Handicap : la culture pour tous » du numéro 70 du magazine Tranzistor.
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