À l’entame de Cottbus, le nouvel ep 7 titres des Birds in row, on sent le vent se lever et les nuages s’épaissir. On oublie le soleil, les doux bruits de la nature. On a l’impression, tout à coup, que la nuit nous tombe dessus, amenant avec elle nostalgie, mélancolie et désespoir. Tout ce qui nous entoure est remis en cause, aussi bien par la musique sombre et violente, agressant notre bonne humeur à coup de riffs puissants et de larsens mélodieux, que par les textes des plus troubles, invitant à déboulonner nos idoles et chercher un sens à notre existence plutôt que de suivre bêtement la masse. On ne retient pas forcément les mélodies du chant, mais la rage exprimée au micro reste imprimée dans notre crâne et martèle notre subconscient pendant des heures. Tout va très vite, les sept titres s’enchaînent sans pause et plus le temps s’écoule, plus on subit, plus on s’enfonce. Et puis tout à coup, au moment où l’on croit ne plus pouvoir s’en sortir, alors qu’on sent le fond chatouiller notre voûte plantaire, tout s’arrête. On retrouve le bruit d’un vent d’été et le chant des oiseaux, la vie reprend son cours au son d’une guitare acoustique. L’orage est passé. Mais comme par défi, on cherche à l’affronter de nouveau, pour mieux l’explorer et le comprendre. Alors on relance la lecture et on savoure…
Un festin auditif, renforcé par les plaisirs sensoriels d’un bel objet. Comme pour son premier 45 tours, le trio réalise lui-même sa pochette. Bart (chant/guitare) signe le graphisme et tout le monde a aidé à la fabrication d’un bel écrin pour ce vinyle 33 tours, gravé sur une seule face.
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