Déjà quatre longues années qu’on attendait le deuxième album du trio lavallois ; la faute au développement d’autres projets musicaux pour Quentin (Throw Me Off The Bridge, Calvaiire…) et au lancement du studio d’Amaury, dont les productions abreuvent la rubrique chroniques de Tranzistor régulièrement.
2014 est donc l’année de la renaissance avec la sortie de ce second lp gravé sur un double vinyle 33 tours. Commençons par une évidence : la production est de haut vol. Qu’il s’agisse des arrangements, de l’enregistrement ou du mix, tout reflète l’expérience aquise par Amaury ces dernières années, et le mastering confié à Magnus Lindberg (du groupe suédois Cult of Luna, réference ultime en la matière) n’altère en rien ce travail, bien au contraire !
L’album s’ouvre sur un premier morceaux d’anthologie de dix minutes, où les influences de Pink Floyd et de… Cult of Luna se croisent avec bonheur. La suite est paradis ou enfer selon qu’on ait l’oreille entraînée ou non. Car As We Draw se plait dans la déconstruction musicale. Inutile de chercher ici l’éternelle structure couplet/refrain, le groupe compose librement et le chant ne souffre d’aucunes limites dans son placement. De quoi déstabiliser. Mais ce qui surprend le plus, ce sont ces petits morceaux courts qui s’imposent comme des interludes apaisants. Construits sur des riffs simples, plus post-rock que post-hardcore, ils illustrent, avec l’usage fréquent de synthés analogiques, l’envie du groupe de dépasser les codes d’un genre qu’il maitrîse pleinement.
Dans quelques années, on parlera peut-être d’un album de transition. En attendant, on savoure et on salue la prise de risques !
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