Bretelle & Garance forme un couple théâtral, aux textes à la fois drôles, fins ou déjantés et même sensibles. Sur ce deuxième album paru l’automne dernier, ces ingrédients ont pris de la bouteille : un peu plus barjot et un peu plus travaillé. À l’accordéon et aux cliquetis bricolés d’origine vient se greffer un canevas électro discret, brodé par Gérald Bertevas.
Bretelle et Garance, c’est une approche inédite de la chanson intimiste. Non, elle n’est pas chuchotée ni mièvre, mais parle de l’intimité comme peu le font : le conjoint qui ronfle, qui sent sous les bras, des désirs très intimes… Voilà, leurs chansons, c’est la vie. N’y voyez pas un compliment niais, du type, « l’eau, c’est la vie ». Bretelle & Garance chante la vie dans ce qu’elle a de petit et de grand, de petites bassesses et de grandes émotions, de sueur et de larmes. Ils donnent du corps et de l’humour à ce quotidien. Leur chanson pioche dans l’expressivité de Brel comme dans la folie douce de Gotainer. Et ose aborder un sujet inouï dans la littérature : la moustache des femmes, à laquelle Bretelle dédie une ode.
Bien qu’il s’aventure dans des registres variés, le duo multi-instrumentiste réussit à créer un univers cohérent. L’humour burlesque succède à la bluette tendre, qui laisse place à un orchestre grandiloquent. Soudain, apparaît une danse chaleureuse aux accents sud-américains, elle dessine une autre facette réjouissante de leur talent.
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