Quatrième ville du département, avec ses 7 500 habitants, Saint-Berthevin vient de se doter d’un pôle culturel à la hauteur de ses ambitions. Élu adjoint à la culture depuis 2003 et cheville ouvrière de ce projet, le Berthevinois Loïc Lucas est un « passionné », comédien et musicien amateur, animé par le désir de partager son goût pour la chose artistique. Sous son impulsion, la municipalité met sur pied en 2004 une saison de spectacles, lance un festival destiné aux 0-6 ans, se dote d’un atelier d’artistes accueillant deux plasticiens en résidence pendant deux ans… L’année passée, la ville s’est associée pour trois ans avec la compagnie T’Atrium : en échange de la mise à disposition d’un bureau, d’espaces de répétition et de création, les comédiens assurent de nombreuses interventions auprès des habitants, écoles… « Je suis un impatient » sourit sous cape l’adjoint, « bien qu’au départ nous ne disposions pas d’une salle de spectacle adaptée, j’ai dit : “on démarre ! Le lieu viendra après…” ». Fin septembre, soit 15 ans plus tard, Saint-Berth inaugure donc Le Reflet, un nouvel espace culturel, niché en plein cœur de la ville. « Ce doit être un lieu de vie, de passage… », avance Loïc Lucas qui confie être allé à la rencontre de tous les élus du conseil municipal pour les convaincre du bien-fondé du projet, dont le budget avoisine les 4,3 millions d’euros. Réussite architecturale, le bâtiment, dont l’enveloppe de verre et de métal reflète harmonieusement l’église voisine, séduit par ses volumes et sa luminosité. Favorisant les synergies entre les différentes disciplines et équipes qui s’y côtoient, l’équipement allie un lieu d’enseignement artistique (disposant d’un studio de répétition musiques actuelles en libre accès), une médiathèque de 500 m2 (dont l’équipe vient d’être renforcée) et un auditorium de 300 places, une jauge complémentaire de celles des autres lieux de spectacle présents dans l’agglo lavalloise. Avec sa scène de plain-pied de 170 m2, sa belle acoustique et son rapport scène/salle très intimiste, il constitue un écrin idéal pour une saison étoffée : 17 spectacles cette année, dont Loïc Lucas revendique l’éclectisme. Avec comme obsession pour cet inlassable « VRP de la culture » : « toucher ceux qui ne vont jamais au spectacle et leur rappeler que ce lieu s’adresse à tous sans exception. Il suffit d’oser pousser la porte ! Aller au spectacle, c’est aller vers les autres, aimer les gens, ne pas rester dans le confort de ceux qui pensent comme vous. »
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