Avec le printemps revient Babel, sa besace emplie d’une valse, d’un slam épique, d’un live (« Au feu » enregistré aux Francofolies) et de deux tubes qui vous feront secouer le menton tel une tortue sous caféine. Cinq titres pour un EP qui réchauffera cet hiver qui n’en finit pas de durer. Y’a pu d’saison ma pauv’ dame !
À l’instar de cette tour de Babel des temps modernes trônant sur la pochette : un chamboulement de plus. Rien à faire des styles, des cases, le quatuor se joue des courants et passe sans sourciller du musette au dubstep. Les gammes venues d’Orient se jouent au violoncelle, à l’archet siouplait, pour soutenir « notre Marianne » qui s’est faite bernée par une bande de rois-racailles. C’est un piano-bar qui bercera les amours débridés mais tellement naturels de la belle « Giselle ». Ailleurs, de puissants beats électroniques font trembler les murs sur un refrain faussement léger : « la vie est un cirque, un boxon ». C’est tout ça Babel. Une formule habile et éclectique mais sans prétention, ni sophistication superflue, à laquelle la qualité de la production de Thomas Ricou assure une belle cohérence.
En un mot : un son inventif au service d’un verbe puissamment musical, et d’un propos intelligent et décalé. Quant au slam final, éloge du « vieux », je ne résiste pas à la tentation de la citation : « un obélisque, c’est un majeur éternellement dressé à la face de ce monde de chiens fous, tous pressés d’arriver dans le trou ». Prenez-donc le temps d’apprécier tranquillement ce joli foutoir.
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