Comment ces joyeux tsiganes (en majorité) mayennais peuvent-ils exécuter avec tant de brio des airs traditionnels d’Europe de l’Est ? Et pousser le vice jusqu’à signer eux-mêmes 5 des 11 titres qui constituent Latneiro, leur cinquième opus ? C’est que leur caravane n’a cessé de tourner pour composer leur succulente salade. Dernière escale : la Macédoine. Leur choeur slave s’y est révélé (« Makedonia’s dream »). Ils y ont croisé Emir Kusturica, qui les a conseillés sur les chorus d’accordéon bien sentis au milieu des tourneries survoltées (« Oriental oro »). David Krakauer, de passage pour le mariage d’une cousine, les a également briefés sur l’art du solo qu’aucun musicien ne peut repiquer (« Bulgarsko oro »). La clarinettiste a eu l’occasion d’apprendre à y charmer les serpents (« Kasapsko oro »). Le soir même, le trompettiste composait un chant viril au son duquel les verres de vodka se rempliront instantanément (« Takaja Jizn' »). Le lendemain, l’accordéoniste décide qu’il est temps de donner une place de choix au batteur méritoire (« Wanouch' »).
Un concert est donné le soir même sur la place centrale de Kocani. Les enfants dansent au son festif de la fanfare Bajka. Hommes et femmes ont les larmes aux yeux, bercés par les voix lancinantes de leurs concitoyens du monde.
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