L’angoisse de la page blanche, elle ne connaît pas ! Après une fiction érotique, un thriller psychologique, un recueil de nouvelles et une pièce de théâtre, Sandrine Périgois planche sur un roman fantastique. Au cœur de son propos, l’autisme. Tout juste trentenaire, l’auteure, installée à Mayenne, évoque son rapport à l’écriture.
« Chez moi, les choses se déroulent de manière anarchique. Quand j’ai une idée en tête, il faut que je la pose. Je m’enferme dans mon bureau et ça peut durer 24 heures. Parfois, c’est le calme plat, mais ça travaille énormément dans ma tête. En me relisant, je réalise que tel événement, telle conversation, tel reportage m’a inspiré une scène. Ça chemine. Et quand c’est mûr, il faut cueillir le fruit sans attendre. Il m’est déjà arrivé de quitter une soirée pour aller écrire. Mes amis ne le prennent pas mal, ils sont au courant. Je rentre chez moi, je me pose derrière mon ordinateur, avec mon paquet de cigarettes. Mon bureau, c’est ma tanière. Le seul endroit de la maison où il n’y a aucun jouet d’enfant. Il dispose d’une petite salle d’eau, ce qui me permet d’y vivre en autarcie.
Sur le thriller Ténèbres – un huis-clos publié l’an dernier – je me suis dit, à un moment : “il faut que je sorte, je suis en train d’étouffer autant que mon personnage…”. Cela correspondait à l’ambiance que je recherchais, mais j’ai réalisé que j’allais y laisser des plumes. Je me suis installée en terrasse, avec mon PC, le temps de souffler. Je peux écrire un peu partout, même si, souvent, je le fais dans ma pièce, la nuit. C’est musique et isolement total. En ce moment, j’écoute beaucoup la BO de Game of Thrones.
Souvent, mes récits partent d’un rêve. Je n’ai pas forcément de trame précise, de titre, ni de nom de personnage. Je me mets en pilotage automatique. Mes personnages me surprennent à chaque fois. C’est le côté schizophrène de l’auteur. Je me laisse embarquer par l’émotion. Je sais que le travail de relecture sera là, si besoin. Et quand cela commence à partir où je n’ai pas d’intérêt à aller, je le sens. J’éteins l’ordinateur et je peux rester une semaine sans écrire. Le temps de me recentrer sur mon projet. »
Article paru dans le dossier « Attention : artistes en création ! » du numéro 67 du magazine Tranzistor.
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