Pour son troisième LP, Degiheugi, producteur fort productif, revient avec une magnifique galette fort bien foutue. Véritable travail d’orfèvre, The broken symphony est un pur bijou. Entre rap, trip-hop et electro, Degiheugi est cette fois-ci accompagné du rappeur Ghostown, de la chanteuse Nawelle et du talentueux bidouilleur L’omelette, déjà présent sur son précédent opus Only after the show.
Produit sous licence Creative Commons et disponible sur le site de Degiheugi en téléchargement légal, The broken symphony est composé d’assemblages et de bricolages sonores en tous genres rappelant un certain Wax Tailor, voir Morcheeba sur l’excellent « Mes nuits tziganes ». Mais arrêtons-là les comparaisons rapides. The broken symphony s’écoute une fois, puis deux et puis ça devient quasi obsessionnel. Les inspirations sont nombreuses, provenant autant du funk, du jazz que de la musique classique ou des musiques de films (Morricone…). On est submergé par des atmosphères hypnotiques, des océans de couleurs et des sentiments bien réels. Des flots d’histoires qui sollicitent incessamment l’imaginaire tant la richesse musicale et la qualité de la production sont soignées. Très cohérente, cette « symphonie brisée » est traversée par un même souffle, un spleen mélancolique… Les couleurs sont sombres certes, mais taillées dans le meilleur velours : chaud et moiré. Sombre et lumineux à la fois. À l’instar de la belle pochette de ce disque, réalisée par Degiheugi, qui signe aussi la couverture du présent numéro de Tranzistor.
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