Comédien, metteur en scène, Loïc Méjean n’a jamais oublié d’où il venait. Issu d’un milieu familial très modeste, l’Angevin ne peut se résoudre à voir « la société se couper d’une partie de sa population. Comment ignorer que des milliers de personnes sont en grandes difficultés ? ». Depuis 1987, il crée des spectacles au sein des milieux les plus défavorisés (jeunes délinquants, toxicomanes, handicapés…), convaincu que chacun a le droit d’accéder aux pratiques artistiques et que celles-ci peuvent avoir un impact décisif chez les personnes en situation de disqualification sociale. En 2011, les Ateliers d’échange du Pays de Craon le contactent pour mener un travail de sensibilisation au théâtre. Appartenant au réseau des dix espaces de découvertes et d’initiatives (EDI) que compte le département, cette structure lutte contre le délitement du lien social. À l’issue de cette première aventure théâtrale, plusieurs participants évoquent leur envie de jouer devant une caméra. « Et si on créait un festival de cinéma ? », poursuit un autre. Une idée un peu folle que Loïc Méjean prend très au sérieux : « pourquoi tout le monde n’aurait pas le droit à son quart d’heure de gloire ? ». En 2014, la 1re édition du Festival des 37 rassemble 1200 spectateurs, autour de quatorze courts-métrages réalisés par des personnes en situation d’isolement social. « Mais pas seulement, précise Loïc, l’objectif est aussi de créer de la mixité. » Pour la 2e édition, qui se déroulera du 7 au 16 décembre, plus de 100 personnes ont participé à la réalisation de douze courts-métrages, public des ateliers d’échanges mais aussi scolaires et « gens de tout bord », accompagnés par une quinzaine de professionnels, réalisateurs, scénaristes, preneurs de son, monteurs… Ces films seront présentés lors de séances itinérantes dans six communes du Pays de Craon. Au programme aussi : ciné-concerts, ateliers de pratique, conférences…
Tournage dans le cadre de l'édition 2014 du Festival des 37.
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