Métamorphose achevée. En 2012, Les Fils Canouche accouchaient de The Electro Canouche Orchestra, version dancefloorisée de leur « jazz manouche décalé ». Le groupe sortait un 1er EP de bonne facture, dans lequel sa nouvelle recrue, DJ Slade, (Michel) platiniste chez Babel, dynamitait à coup de scratches et de beats les classiques « canouchiens ». Sous influences (de Caravan Palace notamment), le jeune TECO peinait cependant à affirmer sa personnalité. Avec l’arrivée du rappeur MC Dereeq fin 2015, la formation lavalloise a trouvé sa voix(e), et marque le coup en adoptant un nouveau blaze, plus « street credibility » : EZPZ (prononcer « easy peasy », soit l’équivalent anglais de notre « à l’aise, Blaise »).
Affichant un virage hip hop totalement assumé, le quintet mixe avec brio clarinette swing ou klezmer, flow rap (in english please), pompe manouche, grosses basses saturées et cocottes funky… Comme si Goran Bregovic faisait la bringue avec les Beastie Boys ou que Snoop Dogg débarquait dans un dessin animé de Tex Avery. Cartoonesques, les cinq titres de ce premier EP, recorded by Thomas Ricou, mettent en scène les aventures de personnages fortement déjantés. Une dimension narrative et cinématographique, que renforce le live du groupe, déjà très efficace.
Encore un effort sur l’identité sonore et scénique, qu’on aimerait un tantinet plus excentrique et imagée, et nul doute qu’EZPZ conquerra les scènes de l’hexagone les doigts dans le nez. Tranquille, Mimile !
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