Déjà, la pochette colorée de ce premier EP annonce l’idée. L’idée d’un sourire. Celui de Fawkes. « Faut qu’ça bouge, faut qu’ça te travaille, faut qu’ça t’secoue ton bide, tes entrailles », chante le musicien de 26 ans. D’emblée, sa musique promet sincérité et accessibilité.
Suit l’histoire de coeur entre un John et sa Simone, comme une ode à un amour décidément compliqué. Ici, l’influence avouée de Mathieu Boogaerts se fait entendre. Fawkes fait de la chanson – française – claire et précise. Mais se permet l’anglais. « John is in love with Simone, but Simone does not agree ». Et bam, la mélodie est dans la tête pour la journée. Car la réussite de Charles-Henri Gilot (aka Fawkes) réside là : des refrains qui restent sans que ça gène. « C’est clair ».
Minimaliste mais non moins inventif, le grand homme au petit ukulélé poursuit et raconte une peur – sa peur ? – d’enfant : l’orage ! Bruitages, flûte, trompette et autre udu pour arrangements futés, captés par l’impeccable Thomas Ricou, Fawkes sait plaire. À l’entendre s’imaginer en Sylvester Stallone le temps d’une chanson-pop efficace, on s’amuse, aussi surpris que touchés par la palette vocale du jeune Mayennais, chaque fois plus large et affirmée.
Puis vient la fin d’un EP 5 titres homogène et réussi : « Et tu dis Yeah ». Où l’artiste fait chanter en choeur les enfants qui, d’ordinaire, sont ses élèves sur un texte vraiment bien branlé. Avec une – belle et douce – voix évoquant parfois Vianney et des paroles au couteau façon Archimède, Fawkes joue sur les (bons) mots pour nous attraper. Avec le sourire.
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