Dès le nom, tout est dit. Génie pour l’ego, le « je » autour duquel tourne tous les textes… Stupide pour l’autodérision dont sait faire preuve leur auteur. Osons une hypothèse : Génie Stupide est un masque, derrière lequel ­Adam ­Fernandes se sent libre d’exprimer tout ce qui le traverse. Depuis ses débuts à l’âge de 13 ans, ce jeune Lavallois, qui en compte désormais 16, aborde le rap comme une catharsis, un défouloir où il peut déverser sa rage, les tourments et angoisses d’un adolescent qui « ne veut pas devenir un homme ».
Dans Bouteille de ma vie, second album qu’il balance comme une bouteille à l’amer, il creuse son spleen, seul ou accompagné par ses potos Toby, Feur ou Will Hunting. Les prods, comme les lyrics, sont sombres, beats lourds et nappes profondes. Mais le ton sait aussi se faire plus léger, drôle, politique voire sentimental… Et quand arrive le touchant « Passation », qui voit Génie Stupide croiser le mic avec son père, ex-rappeur du regretté duo Katarsis, on comprend d’où vient cette précocité et cette colère brûlante : Adam a le rap dans le sang.