Avec trois pistons et dix cordes, Johann Lefèvre et ses acolytes revisitent les chansons des jours de pluie. Entre standards (entendez chansons sacrées de l’histoire du jazz) et compositions originales, le trio voltige sur un tempo bien assumé par une rythmique hors pair. Nicolas Rousserie à la guitare et Michel Saulnier à la contrebasse sont le plateau d’argent d’une trompette bien connue des Mayennais addicts au jazz. Le tout enrobé dans un joli paquet grâce au talent d’ingé son de monsieur Éric Onillon.
De l’immortel « How deep in the ocean », standard made in USA au très personnel « Blues for daddy » made in Lefèvre, en passant par le glamour « How deep is your love » des Bee Gees, le trio swingue et tangue donnant la parole tantôt à l’un, tantôt à l’autre. Des discours bien maîtrisés obéissant au « format jazz » : thème – impro – thème. Chacun sa patte, chacun son rythme révélant les personnalités musicales et humaines de chacun.
En passant du clinquant big band au cocon trio, Johann Lefèvre arrondit le son pour nous offrir douze titres tout en douceur. Parfois un peu trop ? À vouloir jouer corde sensible, certaines phrases musicales s’avèrent parfois surprenantes, voire déconcertantes par le chemin qu’elles prennent. Serait-ce là le « vrai » Johann Lefèvre ? Un géant de délicatesse imprévisible ? Le mystère est donc percé…
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