Comment résumer ce disque sans dégainer l’habituel catalogue des superlatifs ? Voici déjà 11 ans que k.driver écume les routes au volant de son bolide puissant et racé comme une américaine. Enregistré au mythique studio Black Box par le regretté Iain Burgess, les « K » signent, avec Lollapalooza, leur deuxième album. Ici, pas de son plastoc’ gonflé aux amphét’ et autres trucs puant la reprise profane et le succès désabusé. Ça tient la route, la réalisation est soignée et ça envoie du bois ! Ou plutôt des riffs imparables, chauds et puissants de Telecaster au son tranchant et incisif, un bass-drum qui martèle un groove quasi mécanique, présent, rageur, tendu… Dès le premier titre, Lollapalooza, on est saisi par le son : pas du « style » vintage ou autre connerie marketing mais bel et bien du rock, du vrai. Un truc qui vient remuer à jamais le fatras de nos souvenirs de sentiments contenus et de poings tendus. Les amplis sont à lampes et les mecs allumés. La rage haletante de ce quatuor vient vomir sur l’autel sonore le chant extra-terrestre de ce sacro-saint Bob Ngadi (ex-chanteur des Why Ted ?). Dans la langue des Sex Pistols, une voix intense et écorchée, urgente et gorgée d’émotions, pose des questions, labyrinthiques et désespérées.
Tatouées rock jusqu’à l’os, « Out of time », « Comme unique », tourneries ternaires shuffle et véritables pépites sonores, emmènent dans l’instant l’auditoire conquis : à se demander qui conduit quoi, à la manière de « We lost the driver », véritable joyau qui achève ce recueil de sept chansons, authentique et nerveux à souhait.
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