La Croqueuse se chauffe au bois. Celui dont on fait les guitares. Acoustiques, les chansons du quartet sentent bon la sciure et la patine. Un univers accueillant et chaleureux auquel contribue avec justesse la réalisation sonore de Romuald Gablin, qui met pleinement en valeur le chassé-croisé d’un duo vocal complice, la rondeur d’une contrebasse moelleuse, le swing velouté d’une guitare manouche délicate et les envolées valse musette d’un accordéon inspiré.
Faisant écho à ce qu’on appellera, sans doute abusivement, la chanson néo-réaliste (Têtes raides, La Tordue, Hurlements d’Léo et tutti quanti), les compositions les plus anciennes du groupe racontent des histoires aux scénarios bien troussés, peuplés de personnages truculents. Laissant aux vestiaires ce bestiaire de notaires adultères, curés cocus et autres accordéonneux tatoués, les chansons de la première partie du disque se font volontiers plus poétiques, métaphoriques. Le plaisir (et le talent) d’écriture y est palpable. À l’instar du point d’orgue de ce premier album, « Gaïa », irrésistible rumba dédiée à notre bien-aimée (et mal en point) planète. On craque alors sans réserve pour La Croqueuse.
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