Il y a quelque chose d’agréablement simple dans le premier disque des Colporteurs, une sincérité évidente et une jolie sensibilité dans cette chanson française ambiance La Rue Kétanou. Entre rythmes sautillants façon musique tzigane, rock musette et incursions dans le reggae, la voix un peu rocailleuse du chanteur, Flo, conte avec naturel des histoires d’amour hors norme, le mal de vivre d’un sans-papiers, la fierté manouche ou le bonheur d’être en Mayenne pour une petite vache prénommée Irène. Le combo guitares-accordéon-basse/contrebasse-batterie, certes classique pour le genre, sert à merveille les tranches de vie glanées par les Colporteurs. Dommage que le débit parfois rapide rende certaines paroles inintelligibles, parce qu’elles s’avèrent plutôt bien écrites, même si parfois un chouïa simplistes. Les ambiances, qu’elles soient purement festives ou plus sombres, sont clairement maîtrisées et participent, avec l’enthousiasme des musiciens, au succès des Colporteurs sur scène. Quelques notes d’harmonica sur le dernier des sept titres, « Toute dernière fois », et voilà l’ombre de Mano Solo qui plane – pas rien, tout de même ! Certains penseront encore à Pigalle, d’autres à la Mano Negra…
Bref, si les Colporteurs n’ont pas inventé un style, ils n’ont pas à rougir parmi les nombreux disciples de ces grands noms. Leur caractère franc, direct et leurs textes gentiment rebelles rencontreront à coup sûr un public.
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