En 2009, le magazine Vibrations avait consacré quatre pages aux Espoirs de Coronthie. Déjà, leur talent avait séduit en haut lieu! J’y repensais tandis que je me cassais la tête à monter un meuble à la notice incompréhensible.
J’écoutais Fougou Fougou, le nouveau disque du groupe guinéen, devenu mayennais. Signé sur un label français, Chapter Two Records, ce quatrième album est sorti le 30 septembre avec concert au Chabada à Angers, puis au New Morning à Paris. Peu de groupes du 53 peuvent se prévaloir de telles dates prestigieuses. C’est que les Espoirs de Coronthie ont eu une vie avant la Mayenne. Ce sont des stars en Guinée… et au-delà!
Dans cet album, le collectif poursuit sa veine, s’appuyant sur les instruments mandingues: balafon, kora, gongoma (piano à pouce), toujours soutenus d’affolantes polyrythmies. Les voix de Sanso, Mengue et Macheté donnent une âme à cette joyeuse famille. Individuellement, chacun marque son style. Et à l’unisson, leur chant appelle à entonner les refrains tubesques (ça vient très vite, un tournevis à la main). La guitare d’Antoine Amigues apporte des touches « exotiques »: « Mara Fanyi Kholokho » se teinte de rumba catalane, « Aventure » laisse entrevoir une ritournelle à la Manu Chao.
Derrière ce cadre enjoué, Les Espoirs dénoncent « de faux discours pour nous endormir. Fatigué par la politique. Rien n’a changé ». Eux ont réussi à changer mon humeur. L’entrain et la sagesse africaine ont eu raison de la froideur d’un mode d’emploi nordique hermétique. Mon meuble était monté.