Écouter les Fils Canouche, c’est s’évader au pays de la bonne humeur, le sourire aux lèvres et le regard pétillant. Ainsi pourrait-on résumer le dernier opus autoproduit du « quatuor à six mains et une bouche ». Dès la première écoute, on sent poindre l’invitation à un bal fou où les guitares acoustiques de Fiscane et Xavier nous emmènent dans un voyage musical riche en émotions et en rythmes manouches. Ces grattes baladeuses colorent toutes les compositions, tantôt virevoltantes, tantôt mélodieuses dans un swing débridé, soutenues par une contrebasse efficace et les envolées lyriques du saxophone.
Il y a vraiment quelque chose de touchant dans cet album qui ose bousculer les conventions du swing manouche, si florissant en France ces dernières années. Derrière ce swing déjanté, on retrouve des influences blues, un zeste de bossa ou parfois des clins d’oeil amusants à des bandes originales de films. On a beaucoup de plaisir à écouter ces compositions facétieuses où les instruments semblent s’amuser, entre mélodies légères et rythmiques entêtantes, pour offrir une musique acrobatique pleine de fraîcheur, qui donne envie de taper du pied. En huit titres, les Canouches parviennent à imposer un répertoire manouche bigarré où se concentrent à la fois humour, émotion et décontraction. Un humour potache qu’annoncent sans détour les titres des chansons de ces apôtres de la pompe : « C’est bon pour les lardons », « L’éphémère existence de la solitude »…
Ce premier album forme un ensemble jubilatoire qui indéniablement décoincera vos zygomatiques. Une inventivité et une énergie qui promettent un live captivant.
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