On ne présente plus les Fils Canouche, tant ils ont usé leurs cordes de guitare et leurs sandales-chaussettes sur les scènes de la région. Dès les premières notes de ce second album, on reconnaît leur carte de visite : des compositions instrumentales à base de swing manouche et d’envolées orientales, des guitares sautillantes qui servent d’écrin à un saxophone soprano cristallin, virevoltant d’un horizon à l’autre, de l’Égypte aux Batignolles. Loin de l’orthodoxie « jazz manouche », ils persévèrent dans la veine qu’ils creusent depuis leurs débuts, avec pour mentor Samarabalouf. Les Canouches ne se prennent pas pour des puristes, et nous le rappellent avec leurs titres calembours (autre marque de fabrique), du genre « Le thon des Pharaons ».
Cela dit, puisqu’on parle d’horizons, En attendant mon steak pose tout de même de nouvelles bornes, et non des moindres. Premier point : Matthieu Fiscane dégaine une guitare électrifiée avec une bonne dose de reverb, qui donne à l’album un petit côté western spaghetti, idéal pour accompagner un steak. On n’en attendait pas moins des rois de la gâchette à six cordes.
Second point : les gars ont ouvert leurs plages à quelques belles collaborations : Stéphane Plouvin (accordéon) et Jean Duval (percussions). On peut y voir un pont entre deux chapitres de l’histoire, car une page va se tourner. Partant poursuivre son aventure avec Jack & Lumber, Matthieu est remplacé par un accordéoniste originaire de Limoges : Rodrigue Fernandes. Cette collection de huit chansons peut s’écouter comme un album-souvenir, en somme.
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