Un joli petit week-end, histoire de prolonger la fête de la musique, et de fêter comme il se doit la journée la plus longue de l’année. Groupes du coin ou pas, dans un parc ou sur une scène, en intérieur ou en extérieur, l’important c’est que nous ayons aimé, critiqué ou détesté (ça arrive).
Éparpillons-nous dans le 5.3 et commençons avec la fête de la musique organisée par l’asso T-Paze à Château-Gontier le 24 juin. J’ai pu voir seulement deux groupes du cru (travail oblige), mais cela donnait un bon avant-goût du week-end. La soirée débute avec Roads (alias Antoine Charenton), seul avec sa guitare, sa voix, sa rêverie, sa douceur, sa légèreté, sa tranquillité. C’est ce dont nous avions besoin en cette veillée, sous un doux soleil : quelque chose qui nous donne un peu de vague à l’âme, sans tomber dans la mélancolie. D’abord en solitaire, Antoine est rejoint par deux bassistes et un batteur, toujours avec cette même recette de délicatesse et de bienveillance. Une belle découverte, un beau voyage que l’on parcourt avec gourmandise.
Et comme l’excursion est sympa, on la poursuit au pays du blues avec The Bones Diggers. Là aussi, cela démarre en douceur, mais on sent vite le réveil se pointer avec quelques chansons un peu plus nerveuses, qui nous font taper du pied sur un coin de terrasse. Ces deux jeunes hommes polyvalents (Gwendal et Bast) sont aussi à l’aise à la batterie qu’à la guitare, s’échangeant volontiers leurs instruments au fil des chansons. Encore un peu timide et peu sûr de lui au début du set, le duo gagne en confiance au fur et à mesure des morceaux. Une virée décidément sympa dans le sud Mayenne…
Du coup, translation vers Mayenne, le lendemain pour la deuxième édition du festival Un singe en été. Un petit mot d’abord sur le groupe Rotters Damn, qui clôturait avec ce concert un travail de résidence entamé depuis mai dans le cadre du Grand Atelier. Un boulot fructueux au vu de la réussite de leur set de 45 minutes fortes en émotions, qui ravissait les spectateurs de la petite scène du festival.
Sur cette même scène, nous avons eu le plaisir de voir ensuite se déchaîner le groupe Gablé. Surprenant est un mot trop faible pour décrire ce qu’exécute le trio normand en live. Ce n’est pas bizarre, c’est vivant, rempli de folie, de dynamisme, de sourires, de taquinerie aussi. Tout est léger, tout est badin, tout est bon à prendre et inattendu dans ce groupe coup de coeur. Un mix hétéroclite et inqualifiable, utilisant des instruments classiques (guitares, claviers…) et des objets plus ou moins identifiables (cagettes, bidouilles électroniques…) qui donnent un son unique à leur musique. Tout est maîtrisé à la seconde, mais il se dégage de leur concert une sensation de chaos ingérable. Avec Gablé, impossible de ne pas être de bonne humeur. Pas d’autres solutions que d’applaudir et d’adhérer à ce partage délirant et totalement déconcertant.
Autre petite surprise, plus tranquille, pour finir ce week-end enchanteur : Chevalrex. Chanson française au menu. L’omniprésent trompettiste et chanteur Rémy Poncet, soutenu par un bassiste, utilise la scène comme un terrain de jeu, donnant vie et corps à ses textes. Paroles et émotions s’incarnent dans son corps, sa manière de bouger, de jouer. Chevalrex ressent ses textes physiquement, concerné par ses écrits, autant que nous, qui écoutons et ressentons cette empathie, cette vérité que nous connaissons peut-être déjà. Cette musique était faite pour cet instant-là, pour être écoutée allongé dans l’herbe, en cette fin d’après-midi tranquille…
L’été commence enfin officiellement, la musique revient à la vie. Vive les festivals ! Allez, on se voit ce week-end à Saint-Denis-de-Gastines !? Bye.
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