Février 2011 : Mad Lenoir remporte le tremplin des Émergences. C’est loin d’être le seul fait d’armes de Mamadou Diarra, dit Mad Lenoir. Après avoir multiplié les scènes entre le Burkina Faso et la France, il sort aujourd’hui son troisième album, qui marque un virage certain dans son parcours. Auparavant, le mutli-instrumentiste (kora, guitare, balafon et autres percussions) creusait le sillon des musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest. Maintenant, Mad exploite l’héritage de ses parents, griots burkinabés, pour le mêler aux musiques actuelles occidentales… Bref, on parle afro-fusion.
Dans une ambiance chaleureuse, le « son » est donné dès le premier des 11 titres, « Bérémian » (« Soyez les bienvenus »). Les cocottes de guitare soutiennent avec finesse la voix de Mad, doublée par des choeurs féminins envoûtants. On oscille entre un funk jazzy et un reggae africain qui n?est pas sans rappeller les premiers albums de Tiken Jah Fakoly : même énergie, même souffle, notamment attisé par les pulsations du djembé. La section rythmique installe par sa précision un groove particulièrement dansant, qui va parfois rôder sur le terrain du dub. Les cordes de la kora répondent parfaitement à celles de la guitare électrique, comme si elles s’étaient toujours connues et cotoyées. Rond et clair, le son est confortable, professionnel, soulignant le talent des musiciens et la subtilité des arrangements.
Et si l’afro-fusion est bien une affaire d’énergie, Mad Lenoir sait aussi explorer d’autres territoires, souvent très personnels. Que dire par exemple de cette magnifique envolée lyrique sur l’instrumental « M’ba » ? L’un de ces éclats qui donne du souffle à cet album, appellant irréstiblement de nouvelles écoutes. Ici, on vous l’assure : l’équilibre, la cohérence et la diversité des couleurs de Bérémian illumineront votre automne.
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