Quatre ans après sa création, et un premier ep paru en 2018, Maen avance ! C’est d’ailleurs ainsi que s’intitule l’une des pierres angulaires de son premier album : « J’avance », véritable déclaration d’intentions, où le chanteur-guitariste Pierre Leblanc expose clairement son dessein : « J’ai des choses à dire, des histoires à raconter. Si tu me demandes ce qui m’inspire, je te répondrai la société. Je parlerai de tout, de vous, de moi, de la beauté de ce monde. J’exposerai ma vision des choses. J’ai l’illusoire obsession de penser que tu vas m’écouter ». 

Tout est dit. Maen avance mais reste animé par l’envie d’exprimer ce qu’il le touche, l’agace, le révolte. On sent, sous les bons mots, frémir la fièvre et la colère. Mais le quartet sait qu’il faut parfois « s’assoir sur la rancune de ses humeurs ». Et préférer insuffler à ses chansons la force irrésistible de la poésie. Se glissent parfois ici et là des slams, parfaitement propulsés par un accordéon (dia)tonique et une contrebasse souple et jazzy.

Les mots. Ses mots (ou bien ses maux), Woodee les dit pour la première fois. Jusqu’alors le Lavallo-Rennais collectait des sons lors de ses voyages à travers la planète, pour ensuite concocter des cartes postales instrumentales, mâtinées de beats hip hop, mélodies synthétiques et samples ethniques. Aujourd’hui, ce musicien globe-trotteur passe derrière la plume et le micro. Poussé par un trop plein d’émotions à exprimer et de longs mois confinés à Taïwan… Inspiré aussi par le travail qu’il a mené durant toute cette année 2021 avec des rappeurs taiwanais, pour qu’il produisait des instrumentaux. « Et pourquoi pas moi ? », s’est-il dit ? 

Bien qu’encore en chantier, le résultat, présenté ici pour la première fois en live, est prometteur, entre rap sensible et électro cosmopolite. 

Du reggae au blues, du folk (avec Jack & Lumber) au jazz (avec les Fils Canouche), Matthieu Quelen s’est frotté à de nombreux registres. Le guitariste lavallois poursuit aujourd’hui son exploration avec deux nouveaux projets, l’un naviguant du côté des musiques méditerranéennes (Gibraltar), l’autre lévitant dans la stratosphère nébuleuse du post-rock : LoKomotiV. 

Embarquant à son bord quelques-uns des meilleurs mécanos de la scène locale, parmi lesquels Jef Péculier (Ouest, La Casa…) et Julien Gautier (Art Fictif, Tears Factory…), sa nouvelle loco emprunte des chemins de traverse déjà défrichés par Radiohead : liberté stylistique, lyrisme revendiqué et hybridations intriquant finement sonorités électriques et électroniques. Hyper concentrés sur scène, les quatre musiciens déroulent au millimètre un voyage au long cours. Les morceaux s’étirent, prennent leur temps pour dessiner des paysages sonores éclairés de mélodies évidentes comme un levée de soleil. Y sourd une sérénité apaisante, teintée d’une mélancolie tenace et bleutée. 

Une émission proposée par Mayenne Culture, en partenariat avec la ville de Laval, L’Autre radio et L’Œil mécanique. Merci au Théâtre de Laval pour son aide.

Chaque premier jeudi du mois à 21h sur L’autre radio, Tranzistor l’émission accueille un acteur de la culture en Mayenne : artiste, programmateur, organisateur de spectacle… Trois fois par an, Tranzistor part en « live » pour une émission en public. Au programme : interviews et concerts avec deux ou trois artistes en pleine actualité.