Rendons à César ce qui est à Babette Masson. C’est à l’ex-directrice du Carré à Château-Gontier-sur-Mayenne et co-fondatrice de la compagnie Label Brut, référence historique en termes de théâtre d’objets, que revient l’(excellente) idée d’avoir initié Onze. Dédié à la « marionnette et aux formes manipulées », ce festival biennal présente la particularité de faire coopérer treize théâtres et saisons culturelles, essentiellement en Mayenne mais aussi en Sarthe et en Maine-et-Loire. Du 8 novembre au 8 décembre, de Gorron à Château-Gontier, la 5e édition de ce temps fort auparavant hivernal propose une grosse vingtaine de rendez-vous qui, entre théâtre de papier, d’ombres ou d’objets, témoigne de la grande diversité des arts de la marionnette.
Autre signe particulier et fil conducteur du festival, Onze commande à trois compagnies – dont cette année les très réputées Tro-Héol et Monstre(s) d’Étienne Saglio –, la création d’un spectacle court et inédit. L’ensemble est ensuite à savourer dans chaque lieu partenaire, entrecoupé d’intermèdes gustatifs, lors des bien-nommées soirées À table ! « Cela permet d’aider des compagnies à la création de spectacles qui, on l’espère, continueront de tourner ensuite. Chaque partenaire contribue à ce soutien selon ses moyens », détaille Pierre Jamet, directeur du Théâtre de Laval, qui vient d’être désigné par le ministère de la Culture, avec trois autres théâtres hexagonaux, centre national de la marionnette.
Une labellisation synonyme de reconnaissance ainsi que de moyens financiers supplémentaires. Le Théâtre justifie son nouveau statut de place forte de la marionnette en proposant une programmation étoffée en la matière, un renforcement de son soutien à la création (une dizaine de compagnies y résident cette saison pour préparer leur prochain spectacle) et la mise en œuvre d’un « laboratoire de recherche » permettant à des artistes d’expérimenter en toute liberté de nouvelles formes artistiques. « C’est très excitant, s’enthousiasme Pierre Jamet. Le monde de la marionnette est sans doute l’un des plus inventifs et innovants de la création contemporaine, hybridant souvent les disciplines, mixant techniques traditionnelles et technologies numériques… Loin de l’image un peu gnangnan et jeune public qu’on continue de lui attribuer souvent. À nous de donner envie au public adulte de se plonger dans ces univers. Un évènement comme Onze, avec son caractère festif et convivial, joue ce rôle parfaitement ! »
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