Certains groupes, comme certains couples, se disent adieu dans une ultime étreinte. Formé en 2010, Puzzle annonce aujourd’hui sa séparation avec une dernière pièce de 20 minutes, gravée sur vinyle. Habitué aux voyages au long cours, le quartet cultive depuis ses débuts ces chants vibrants de guitares entrelacées, ce lyrisme électrique, ces sinusoïdes instrumentales aux abruptes montées et lentes redescentes… La première écoute de ce nouveau titre, pour peu qu’elle soit distraite, sème le doute : et si le groupe tournait en boucle, peinait à renouveler son écriture, à ranimer cette étincelle qui allumait ses premiers concerts d’une beauté violente ?
Il faut se jeter tout entier dans ce morceau fleuve. S’y immerger, s’y perdre pour se faire surprendre, encore. Et réaliser que jamais le son de Puzzle n’avait été aussi monolithique, dur, puissant. Jamais les Lavallois n’avaient dégagé une telle impression d’unité et déployé un tel niveau de maîtrise. Jamais non plus, accalmies n’avaient paru chez eux aussi aériennes, graciles, lumineuses. Et puis il y a cette basse, quelques minutes avant l’apocalypse, qui s’enroule autour d’un groove parfait, ouvrant de nouvelles portes, dégageant des perspectives encore inédites…
Mais pas de regrets, nul doute que ces quatre-là sauront ailleurs, dans d’autres projets (pour certains déjà engagés), tenir les promesses de cet étourdissant chant du cygne.
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