Qui l’a déjà entendu arpenter les terres de Neil Young ou dévaler à tombeau ouvert un morceau de Pearl Jam connaît le savoir-faire, la maîtrise technique et les goûts sûrs de Seb Zerah. Se déclarant sous l’influence de la pop british et du rock US des années 60 et 70 – avec « quelques traces de grunge » -, le chanteur-compositeur fabrique en solo une musique qui respire l’air des grands solitaires, du déjà cité Neil Young à Dylan, Springsteen ou Elliott Smith.
Ouverture et sommet de ce nouvel EP traversé par les thématiques de la perte et de la mémoire, « For evermore », balade folk à la mélancolie contagieuse, prend des allures de classique instantané. Et démontre les talents de mélodiste de Seb Zerah, ainsi que son sens habile de l’arrangement : entrelacs élégants de guitares, contrechants ingénieux, touches d’harmonica et de clavier bien dosées… Construits autour du chant doux, pacifique, un brin fatigué du songwriter, les cinq titres de ce troisième disque alternent climats acoustiques (le très downtempo « The Lost ways ») et titres plus électriques (le tubesque « Street view »).
Polyvalent – de la batterie au clavier, il y joue de tous les instruments -, notre artisan folksinger signe aussi, aidé par son frère, l’enregistrement et le mixage de ce nouvel EP.
On rêverait, cela dit, qu’il ouvre les portes de son home-studio, pour s’offrir des quatuors à cordes, des banjos, des mandolines ou des orgues Hammond… ainsi qu’une production plus spacieuse, qualitative, pour donner de l’air à ces chansons, qui ne demandent qu’à s’envoler.
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