Il en rêvait depuis toujours. Depuis sa première gratte, qu’adolescent il a démontée et remontée de A à Z. En 2015, Franck Tétard lâche son job de juriste dans un cabinet d’assurances pour tenter l’aventure : créer ses propres guitares. Il lui faudra deux années pour fabriquer ses propres outils et mettre au point ses prototypes : du choix des essences de bois – « il y en a qui ont l’oreille absolue, moi j’entends le son du bois », glisse-t-il – aux différentes solutions techniques qu’a conçues ce luthier « autodidacte complet » pour ses instruments. Orfèvre doué d’une habilité et d’une précision d’horloger, le quarantenaire, en Géo Trouvetou « un peu punk », invente en toute humilité des réponses innovantes aux problématiques rencontrées fréquemment sur les guitares : solidité du manche, justesse défaillante…
Résultat de ces deux années d’études et de tests : 6 modèles, soit deux guitares électriques, une basse, un ukulélé, une guitare folk et une guitare classique en cours de finition. Tous estampillés Cozuno, la marque créée par Franck, ces instruments de « caractère » affirment une identité visuelle et esthétique tranchée, mais sont modulables à souhait, du choix du bois à la forme du manche. « Chaque musicien est unique, explique le Lavallois. Je tiens compte de ses envies et de son jeu pour lui proposer un instrument qui lui corresponde, et soit complètement au service de sa créativité. J’aime les guitares qui ont une âme, ce qu’offrent rarement les instruments industriels. La main entend des choses que les machines, certes plus précises, ne percevront jamais ». Lancée officiellement depuis septembre, son activité comprend aussi un service d’entretien et de réparation d’instruments, qui a déjà attiré une partie de la scène locale dans son atelier. Gageons que le flux s’élargisse et s’amplifie très vite.
Franck Tétard dans son atelier - © Florian Renault
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