Qui connaît Didier Lastère – et le personnage est connu comme le loup blanc en Mayenne, territoire qu’il arpente depuis plus de 20 ans en tant que comédien, metteur en scène et inlassable passeur –, sera intrigué, pour ne pas dire amusé, de voir se déguiser en super héros « cet homme, pas très grand, pas très svelte, pas très jeune », pour reprendre les mots de Côme de Bellescize… Metteur en scène et auteur, ce dernier signe la nouvelle pièce jouée par Didier Lastère pour le Théâtre de l’Éphémère, compagnie mancelle dont il est le co-directeur. À l’origine de ce « seul en scène », l’envie du comédien d’évoquer l’adolescence, un « sujet qui le traverse », sans doute parce qu’il conserve de sa propre adolescence « quelque chose qu’il n’a jamais oublié ». « Ado, confesse sans fausse pudeur Didier Lastère, j’étais un gros, le mauvais en sport, que ses 100 kilos exposaient aux moqueries des autres. » Le futur comédien se réfugie alors dans la lecture de comics américains dont les supers héros, et leur capacité à se transformer physiquement, le font rêver. C’est dans cette matière autobiographique qu’a puisé Côme de Bellescize pour écrire Fat. Le pitch ? Un adolescent en surpoids devient un super héros bodybuildé à la suite d’un traitement hormonal mal dosé. Si le thème est sérieux – parler de la différence et de sa difficile acceptation –, le ton est joyeux, gentiment délirant. Écrite comme un conte tragi-comique, la pièce met en scène treize personnages, féminins comme masculins. Un défi et un « terrain de jeu considérable » pour leur unique interprète, qui présentera Fat le 4 décembre à Évron, le 7 décembre à Craon, les 8 et 9 janvier 2019 à Château-Gontier et le 4 avril à Ernée. Entre décembre et mai, il met aussi en scène une création qui tournera dans six collèges du département, un texte donnant la parole à des… collégiens. L’adolescence, toujours.
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