Anthony : Sling69, c’est un groupe un peu particulier, je trouve. Parce que c’est un groupe de jeunes, mais pas un jeune groupe. Ils ont à peine 19 balais, mais tu sens que derrière il y a déjà quelques années d’expérience, une certaine maturité. Ils sont impressionnants pour ça, surtout en concert. C’est un groupe de scène, un peu comme nous…
Guillaume : J’aime beaucoup les voir en concert. Ils ont une bonne patate en live, ils sont super à l’aise… À chaque nouvelle date, je trouve ça de mieux en mieux. Après définir leur musique, coller une étiquette… ce serait restrictif, surtout qu’ils ont vraiment leur identité. Pour les faire chier, on dit qu’ils font du punk à roulettes…
Bart : k-driver pour moi, c’est du rock’n’roll ! Du basique, du spontané, du rustique ! Du genre, on envoie la sauce et on réfléchit après (rires). Mais en même temps c’est super bien foutu musicalement. C’est rock’n’roll mais c’est pas n’importe quoi. C’est carré techniquement. Au niveau scénique, c’est pas un groupe qui bouge ensemble mais chacun a sa personnalité, ramène son truc et c’est super cohérent. Entre Guillaume qui bouge dans ses chaussettes et Franz qui saute dans le public comme un tocard…(rires) Et puis ils ont vraiment un pur son sur scène.
Anthony : Nos influences sont très différentes, mais lorsqu’on joue ensemble, ça passe super bien. La preuve on peut jouer des styles de musique différents et être complémentaires.
Vous jouez souvent en concert ensemble ?
Guillaume : On a dû faire 4 ou 5 dates communes… On s’invite quand on en a l’occasion. Ça n’est pas automatique mais quand on peut, on aime bien jouer ensemble, on s’entend bien, musicalement, humainement…
Bart : Dès qu’on peut, on essaie de supporter la scène rock lavalloise et de faire profiter les autres des plans qu’on peut avoir. k-driver, c’est le groupe qui s’accorde le mieux avec ce qu’on fait, donc logiquement, c’est souvent eux qu’on invite, vu que sur la scène, y a pas trop d’autres groupes punk… Enfin, c’est en train de changer, il y a des nouveaux qui arrivent comme les Morvels, etc. C’est marrant d’ailleurs parce que lorsqu’on a commencé, la scène locale était super hardcore avec Homestell, Hard Off… Depuis ça s’est ouvert. J’ai l’impression que la scène se développe en prenant appui sur les anciens. Les jeunes groupes prennent modèles sur les vieux pour progresser et puis servent de modèles à leur tour…
Anthony : J’ai vécu à Angers, il y a quelques années. C’était exactement sur ce schéma que fonctionnait la scène angevine. Avec des groupes phares comme les Thugs qui servaient de référence aux groupes locaux, un point de ralliement qui était le Donald’s Pub… C’est le même mécanisme qui se reproduit ici.
Avec le bar des Artistes comme lieu central ?
Guillaume : C’est clair. Serge (Ndlr : le patron du bar des Artistes), c’est notre père spirituel.
Anthony : On s’y retrouve tous… Tout le monde se connaît. Je crois aussi que la cohésion de la scène est due à la taille de la ville : Laval, c’est un village. C’est également lié à la rareté de ce genre de lieu. S’il y avait 3 ou 4 bars des Artistes ou plusieurs salles de concerts, ça serait sans doute différent.
Bart : Le fait qu’il soit aussi difficile de faire de la musique à Laval, aussi bien pour répéter que pour jouer, a sans doute renforcé l’entraide et la cohésion entre les groupes, c’est sûr. Et puis il y a aussi un truc qui relie quand même pas mal de monde, c’est le CMMA ou Créazic comme tout le monde l’appelle. Un bon nombre de groupes sortent de là-bas… Ce que j’ai aussi vachement apprécié lorsqu’on a commencé à jouer, c’est qu’on n’a pas été jugés sur notre niveau technique ou notre façon de jouer de la guitare. Alors qu’il y a des super zicos sur Laval, tu regardes Homestell ou k-driver… nous on débarquait avec nos 3 accords (rires), et pourtant les gens sont venus nous dire « ouais, c’est cool ce que vous faites ».
Il y a aussi ce projet de site internet qui présenterait la scène locale?
Bart : Ouais, le site du Team Laval, je bosse toujours dessus… Bon, le nom est un peu pourri, mais l’idée, ça n’est pas de regrouper la scène parce qu’elle n’en a pas besoin, mais de montrer qu’on est uni, de présenter la scène à l’extérieur… Montrer aussi aux groupes qui arrivent qu’il y a des gens qui sont là et qui sont solidaires. Et qu’on peut très bien les aider, parce que pour moi la musique, ce n’est pas qu’un truc personnel. On fait aussi de la musique pour partager des choses avec le public, les autres musiciens… Ça pourrait aussi être intéressant de refaire une soirée style « Check our asses » (Ndlr : soirée organisée en 2004 avec une bonne partie des groupes de la scène rock lavallloise) mais en intégrant des nouveaux groupes genre Orkaan ou Morvels… Histoire de renforcer les liens.
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