Après un premier album en 2001, le trio du vibraphoniste Philippe Boittin, Vibratones.3, revient avec un nouvel opus : Phone Shop. Un trio (avec Simon Mary à la basse et Loïc Roignant à la batterie), mais presque un quartet à vrai dire, puisque le guitariste Nicolas Rousserie en est le quatrième homme. Invité quasi « permanent », il est présent sur la plupart des morceaux et apporte sa pierre à l’unité du groupe.
Philippe Boittin et ses acolytes créent un son qui donne sa cohérence et son homogénéité à un album pourtant voyageur. Ainsi, Phone Shop ouvre ses portes par un thème au riff urbain, ambiance enlevée, légèrement enfiévrée. Dans ses compositions, le vibraphoniste alterne jazz aux réminiscences classiques et chorus plus contemporains (« Loopy »), structures répétitives sur un ou deux accords tenus (« Walk for Alex ») et constructions plus conventionnelles (« Phil blues »). Philippe Boittin voyage, sur la carte du monde, il sort son marimba et des quartes orientales (« Saghro »), ou place une valse déstructurée (« Zarb »). Ailleurs, il propose une balade sensible et apaisée, en duo avec la guitare de Nicolas Rousserie (« Mine de rien »), ou installe une atmosphère mystérieuse tout en résonances nocturnes (« Requiem for M »). Est-ce l’effet du vibraphone, qu’on a assez peu l’habitude d’entendre ? En tous cas, Phone Shop est un disque frais, à l’image de sa pochette colorée et pétillante. Plus que la virtuosité des chorus, c’est la musicalité des thèmes qui marque ici. Entre binaire et ternaire, Philippe Boittin offre une musique très imagée, presque cinématographique. En attendant de l’entendre sur tous les écrans, faites-vous votre propre film en écoutant cette BO hors normes. C’est encore mieux parce que c’est vous qui choisirez l’histoire !