L’art de la composition, voilà qui pourrait résumer la musique de We are in the country (WAITC pour les intimes). Le talent de ce jeune groupe formé en 2010 réside notamment dans sa façon d’arranger les sonorités pour créer des ambiances et faire exploser l’énergie.
Mais n’anticipons pas : l’EP est devant moi, prêt à être découvert. Sur la pochette : un collage façon ciseaux/photocopieuse et papier journal. L’artwork annonce la couleur de ce premier disque sans titre, sombre, brut comme la pierre, énigmatique. Rien qu’en regardant ce disque, on devine qu’il faudra plusieurs écoutes pour discerner les nuances des sept morceaux qu’il contient. Et la première écoute confirme ce présage : difficile d’entrer dans ce disque quand on n’est pas habitué au screamo (style de hardcore dont le chant est véritablement hurlé à s’en fendre la gorge, et dont les morceaux sont structurés différemment de l’habituel format couplet/refrain). Les plans varient et s’enchaînent sans se répéter. Mais bientôt les aspérités s’estompent et on perçoit l’évolution des morceaux, passionnés et courts pour les premiers ; puis, après un interlude calme marquant une rupture dans les atmosphères développées, les titres se font plus longs, plus lourds et déchirants. Les écoutes suivantes permettent d’apprécier les breaks bien ficelés et haletants, les rythmiques originales, les riffs efficaces et très énervés des compositions de ce trio basse-batterie-guitare dans lequel les trois instrumentistes se partagent le chant.
À réécouter plusieurs fois donc pour apprécier pleinement, et faire naître l’envie d’un prochain album.
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